Actualités pesticides en Bourgogne : épandages aériens
Article mis en ligne le 21 mai 2013
dernière modification le 24 mai 2013

Comme l’an dernier*, les Arrêtés préfectoraux pleuvent pour autoriser par dérogation les épandages aériens de pesticides pourtant toujours interdits par la loi. Mais comme la France est un grand pays d’exceptions, il y en a tellement que cela n’étonne plus personne. Il faut avouer que le fameux « Indignez-vous ! » de Stéphane HESSEL est bien difficile a appliquer, tant nous finissons par être abasourdis sous les nouvelles, toutes plus hallucinantes les unes que les autres... Quand l’indignation devient la règle, le peuple finit par s’endormir, car s’indigner chaque jour est trop épuisant au sein de cette vie folle que nous menons.

La première indignation pourrait se rapporter aux consultations publiques obligatoires que le Préfet doit ouvrir avant d’accorder des dérogations.
De telles "consultations publiques" ne sont hélas bien souvent pas accessibles au-dit public :

- la "publicité" qui est réalisée est très peu étendue, il faut aller chercher sur le site web de la préfecture, dans la rubrique concernée, rarement facile à trouver. A titre d’exemple, celle concernant la demande de dérogations à l’interdiction de l’épandage aérien en Saône et Loire qui a été ouverte du 15 avril au 15 mai dernier se trouvait dans la sous-rubrique
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Cette rubrique "consultations publiques" ne devrait-elle pas figurer à l’accueil du site de chaque Préfecture ???

- cette même "publicité" étant peu étendue, elle nous parvient en général assez tard, relayée par des réseaux de bénévoles associatifs ;

- le niveau de complication et de précision (relevé parcellaire, météorologie, produits, calendrier...) de ces consultations est souvent tel qu’il faudrait passer des jours entiers à les étudier pour espérer pouvoir y répondre de manière satisfaisante.

Par ailleurs, ces demandes revêtent des formes extrêmement diverses, de la lettre de principe au dossier de camouflage, et ne sont encadrées par aucun formalisme, si bien que certaines prennent des allures d’autorisation permanente d’épandre par voie aérienne sur tous les territoires viticoles de la coopérative. Comment les services de l’Etat peuvent-ils eux-mêmes s’y retrouver dans cette jungle de demandes variées ? Alors que les citoyens lambda, lorsqu’ils demandent pour répondre légalement à des besoins parfois urgents (papiers d’identités divers, demandes d’aides financières...) doivent toujours remplir des formulaires avec des cases extrêmement précises qui demandent des heures de concentration et de réflexion...

En 2013 on dénombre donc déjà de nombreuses dérogations :
En Bourgogne
- coopérative Bourgogne du sud (71) - (nos observations)
- coopérative mâconnais-beaujolais (71) - (nos observations)
- groupe Soufflet (89) - (observations de l’ADENY et de Yonne Nature Environnement)
Ailleurs en France
- en Guadeloupe (communiqué de l’Union des Producteurs ; à lire : "La banane de Guadeloupe à nouveau toxique")

A lire : "Épandage aérien : ces pesticides venus du ciel"

*
- Non aux dérogations d’épandages aériens de pesticides !, 11 juin 2012
- Epandages aériens de pesticides : c’est toujours NON !, 16 juillet 2012
- Pesticides, épandages aériens de pesticides : actualités de l’été, 13 août 2012